Une jeune femme prétexte l’enterrement de son père pour retrouver un charmant voisin, et tenter de comprendre pourquoi elle a interrompu le rapport amoureux amorcé avec lui quelques mois plus tôt. Ils se retrouvent et rejouent la scène où sa dérobade a empêché leur histoire de commencer.
Ils s’y essaient, se débattent, s’empoignent, tout en se rapprochant. Ils se frottent, se cognent l’un contre l’autre et s’amusent à dialoguer avec autant de fantaisie que de gravité, et à entrer dans une lutte de plus en plus physique.
Ils vont finir par se lier l’un à l’autre au cours de séances quotidiennes qui ressemblent à un jeu. Par-delà leur joute verbale, cette confrontation devient une nécessité pour essayer de se trouver, un curieux rituel auquel ils ne peuvent échapper.
Jacques Doillon a parfois fait un cinéma cérébral, où la parole occupait l'espace. Dans ce film aux dialogues ciselés et brillants, comme toujours, il ajoute une présence on ne peut plus physique, charnelle, musculaire. Il faut dire que l'inépuisable dynamisme de Sara Forestier et la souplesse de James Thierrée (qui avant d'être acteur de cinéma est un acrobate génial) forment un mélange étonnant, détonnant, puissant, poétique et stimulant. Mes séances de lutte marquera vraiment l'oeuvre de Doillon par son équilibre parfait entre corps et parole, intelligence et agilité.
La belle critique de Pierre Murat dans Télérama
Mardi 28 juin à 20h30 : projection de 4 courts-métrages en présence des réalisateurs et réalisatrices.